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De Delhi à Srinagar

Situation au

24/04/2024

   

New-Delhi - Lundi 16 juin - 2 heures du matin :
Nous venons de récupérer les vélos au comptoir spécial du terminal 3 du tout récent aéroport Indira Gandhi. Nous nous dirigeons tant bien que mal - les cartons où sont enfermées nos bicyclettes peinent à franchir les portes - vers la sortie numéro 5 où nous attend le chauffeur de taxi dépêché par l’hôtel. L’homme patiente depuis plus d’une heure à l’extérieur, tenant à bout de bras une pancarte à notre nom. Nous nous dirigeons vers lui, tout à coup saisis par une chaleur suffocante. Qui a ouvert la porte du four ?... Le thermomètre accuse un 42º émollient.

Le taxi, un petit modèle Suzuki, est heureusement pourvu d’une galerie. Les deux gros cartons sont hissés sur le toit du véhicule, attachés à la diable par une mince ficelle. Les sacs volumineux qui contiennent nos sacoches sont bourrés à l’intérieur. Pomme se glisse dans ce qui reste d’espace sur la banquette arrière.

Une demi-heure est nécessaire, malgré le peu de circulation, pour gagner Main Bazar dans le vieux quartier de Paharganj. La rue est jonchée de détritus, des chiens sans couleur y cherchent leur pitance, des hommes gisent, presque nus, sur l’asphalte.

A l’hôtel Namaskar où nous avons presque nos habitudes pour y être déjà descendus en 2006, nous sommes attendus par un employé qui assure nous reconnaître… Petite chambre, salle de bains façon placard à balais, climatisation absente, il faut la fatigue d’un voyage de plus de 20 heures pour nous aider à plonger dans un sommeil réparateur.

Deux journées à Delhi dans ces conditions sont amplement suffisantes. Pomme souffre et le fait savoir:

- Delhi m’imprègne, m’imbibe. Je ne contrôle plus rien. Trop de bruit, trop chaud, trop d’importuns...
Dans ces circonstances la fuite s’impose. Nous activons le plan B: vite gagner les montagnes. C’est ainsi que nous nous retrouvons dans un bus brinquebalant qui nous emporte dans un improbable périple de 27 heures vers le Cachemire et Srinagar.


Srinagar – Mercredi 18 septembre :
La ville s’étale dans une large dépression à 1 800 mètres d’altitude, à proximité du lac Dal. De nombreux Indiens des plaines viennent y goûter douce lumière et fraîcheur estivale, logeant pour la plupart sur des bateaux-hôtels, les houseboats, amarrés à vie aux berges du lac. Un incessant va-et-vient de barques semblables à d’exotiques gondoles, les shikaras, assure les déplacements sur l’eau.

A l’écart de la frénésie touristique mais pas épargnée par une agitation permanente, la ville musulmane, quadrillée par l’armée et encombrée çà et là de quelques sacs de sable, offre ses bazars, ses ruelles sombres, ses vieilles mosquées à qui veut bien s’y aventurer. Tout en évitant deux journées de grève à l’ambiance assez nerveuse, nous y trouvons de quoi garnir nos sacoches pour les jours à venir.

Pour notre part, ignorant les insistantes sollicitations des rabatteurs des houseboats, nous dénichons un gîte à quelques kilomètres, au village de Shalimar. Une famille musulmane nous accueille dont nous partageons le quotidien plusieurs jours. Les repas en commun pris assis sur de moelleux tapis sont l’occasion d’échanger avec parents et grands-parents par le truchement de la fille de la maison qui poursuit ses études à Jammu. Nous goûtons au délicieux khawa tea, thé vert aromatisé à la cardamome, à la girofle et à la cannelle, aux plats à base de riz cultivé dans la région. Le matin de succulentes petites galettes arrosées de miel local constituent un petit-déjeuner de choix. Nous ne regrettons pas le thé salé avalé à la va-vite dans un dhaba près de Jammu lors du trajet en bus.

Shalimar est célèbre dans l’Inde entière et même au-delà pour son magnifique jardin, Shalimar Bagh, la demeure de l’amour, où nous passons de longues heures. Créé au XVIIème siècle par l’empereur moghol Jahangir pour son épouse Mamtaz Mahal, ce jardin a donné son nom au parfum créé en 1921 par Jacques Guerlain. Un canal central descend de la colline et arrose trois vastes terrasses. Jets d’eau, kiosques et pavillons, parterres de fleurs, arbres gigantesques et pelouses épaisses attirent de nombreux visiteurs qui se photographient mutuellement dans des positions parfois extravagantes.

Promenades dans le fameux jardin, achats de nourriture à Srinagar, remontage des vélos, reconnaissance de la route occupent les journées précédant le grand départ : il faut que tout soit bien en ordre pour affronter les prochaines semaines de voyage en toute sérénité.





Alain Charrière

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Main Bazar à New-Delhi

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Dans le bus pour Srinagar

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le jardin de Shalimar

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houseboats et shikaras sur le lac Dal

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le jardin de Shalimar

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avec la famille à Shalimar